Paradise Road Show 2019

C’est peut-être une hallucination? La chaleur qui fait son effet sur mon cerveau? Je roulais depuis un bon moment. À part la mince ligne droite asphaltée devant moi, c’était le désert aride qui m’entourait, à perte de vue. Le sol fissuré et les montagnes desséchées tout autour. Soudain, comme dans un rêve, un petit coin de verdure commençait à apparaitre au loinDes couleurs différentes au milieu d’un océan beige et sec. Une oasis en plein coeur du désert. J’étais arrivé à Palm Springs. Un coin de paradis où le soleil brille pratiquement tout les jours de l’année, bien caché au milieu du désert et des montagnes. 

Avec sa météo incomparable, ses sources d’eau chaude qui jaillissent du sol et ses paysages à couper le souffle, Palm Springs est vite devenu l’endroit de prédilection pour les acteurs, musiciens et artistes d’Hollywood qui cherchait un petit coin tranquille pour fuir l’agitation de la grande ville. La période «Mid-Century» y apporta son influence, et marque encore la ville aujourd’hui, comme si elle était figée dans les années 50-60, et c’est magnifique. Cette période où Marilyn Monroe, Steve McQueen, Frank Sinatra, Dean Martin et plusieurs autres engagèrent les architectes les plus «flyé» du moment pour y faire construire leurs maisons secondaires, leur coin de paradis. Les hôtels, les «hot springs», les fameux «Swim Club» et «Tennis Club» étaient les endroits fréquentés régulièrement par la crème d’Hollywood et les plus nantis. C’est aussi l’endroit où Elvis et Priscilla passèrent leur lune de miel et où le président Kennedy passa plusieurs week-ends dans une résidence située à quelques pas de celle de Marilyn. À Palm Springs, même le McDonald a encore son arche dorée d’antan. 

Quand j’ai entendu dire qu’un groupe de jeunes passionnés de choppers et de voitures anciennes y organisait un évènement sur le bord des piscines d’un des plus beaux hôtels d’allure « mid-century », j’ai tout de suite su que ça allait être magique. C’est sous les mille couleurs du Saguaro Palm Spring que Chase Stopnik ( HWY L.A., Cycle Zombies ), Adri Law ( photographe hors pair ) et Lanakila MacNaughton (Women Moto Exhibit, The Dream Roll) organisaient l’édition 2019 du Paradise Road Show. 

À mon arrivée, j’avais encore l’impression d’être dans un rêve. Bien sûr le fait que c’était le mois de janvier et que je partais de mon glacial Québec pour me retrouver au soleil en avait beaucoup à faire avec mon «mood», mais pour moi, un passionné de tout ce qui concerne une époque longtemps révolue, le fait de me retrouver à cet endroit fut le summum de mon voyage. Déjà l’architecture et les couleurs joyeuses du Saguaro me faisaient baver, mais c’est en voyant les véhicules stationnés à l’extérieur et les gens qui fourmillaient autour que j’ai presque perdu connaissance devant des hot-rods colorés et des choppers sortis tout droit des années 60. Même les gens avaient l’air de venir de cette même époque. Juste ce qu’il y avait devant l’hôtel aurait pu me satisfaire, mais il y avait plus. Mon voyage dans le temps se poursuivait lorsque j’ai traversé le hall de l’hôtel pour me rendre dans la cour intérieure. Je pense qu’à ce moment-là, je n’aurais même pas été surpris de voir Steve McQueen au bar. 

Je suis ensuite ressorti côté piscine et suis arrivé devant une cinquantaine de choppers, tous plus uniques les uns que les autres. La sélection de motos sous les palmiers et les parasols au bord des piscines cadraient parfaitement avec le thème. Une image impossible à reproduire ailleurs qu’en Californie. Des « knuckles » et des Pan en quantité industrielle. Les motos américaines et les « buidlers de l’Ouest y étaient en vedette : Jason Jesse, les Stopnik, Al Boy (@blackboard_al), Hawkee Lawshe (@vintagetechnologies) pour n’en nommer que quelques-uns. D’ailleurs, Al Boy y remporta le trophée « Best of Shows» avec son harley 1956, un magnifique Pan-Shovel rouge feu. La sélection de voitures était aussi impeccable. Plusieurs hot-rods, des classiques restaurés, des « led sled », des pickups et des vans, il y en avait pour tous les gouts. Personnellement, j’ai craqué pour le Buick 1955 orné de flammes à la Larry Watson qui trônait directement devant l’entrée de l’hôtel. 

Bien que les motos et les bagnoles étaient à l’honneur, les mordus de vêtements vintage en avaient aussi pour leur argent. En fait, de tous les shows de motos que j’ai visités, je n’en avais jamais vu un avec autant de kiosques de trouvailles vintage. Le deuxième étage de l’hôtel y était dédié et ça s’étendait même jusqu’à un grand balcon extérieur d’où l’on avait une vue panoramique sur l’exposition. Des artisans de toutes sortes y vendaient leurs créations, dont Brian Blakely qui pouvait vous broder ce que vous vouliez sur votre jacket à l’aide de sa vieille machine. Une énorme partie du stationnement extérieur débordait de pièces uniques datant des fifties, sixties et seventies. De quoi refaire sa garde-robe complète sans avoir à passer un mois sur eBay. Bien entendu, vous pouviez aussi vous faire tatouer par les meilleurs tatoueurs traditionnels de la région. Je me suis promené entre le parterre, le deuxième étage et le stationnement extérieur. La journée ne m’a semblé avoir duré que deux ou trois secondes. Tout le monde était relax et décontracté, un classique californien. L’après-midi fut même couronné par un concours où les participants devaient manger une tarte à la crème complète, sans les mains ! Les gens pouvaient aussi profiter des piscines où la fête avait lieu. 

Californie, soleil, palmiers, piscines, motos, hot-rods et gens accueillants, quoi demander de plus ? J’ai eu pendant ce week-end un aperçu de ce qu’on appelle le rêve américain. L’équipe de Paradise Road Show a fait un travail extraordinaire pour organiser cet évènement. Si vous avez besoin de décrocher de la réalité le temps d’un week-end et si vous voulez vous en mettre plein les yeux, je vous conseille de mettre l’édition 2021 à votre calendrier !

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