LA PERFORMANCE VERSUS L’APPARENCE

Bagger, chopper, bobber. Qu’ont en commun ces trois styles de customisation? Très peu de choses à part avoir deux roues diront plusieurs. En fait, il s’agit des trois seuls styles qui se retrouveront dans les pages des magazines et qui semblent être connus et appréciés de la majorité des « mordus » de la moto custom.

Ces trois styles de motos ont aussi un autre point en commun. Toutes les modifications apportées aux duocycles de ces motos sont effectuées dans le but d’en améliorer le « look », ce qui en compromet plus souvent qu’autrement leur performance et leur manoeuvrabilité. Une fourche allongée, une roue avant de 30 pouces ou un siège à ressorts semblent être les critères de réussite pour créer une moto populaire. Curieux toutefois qu’on en voit rarement sur la route. Encore plus rare lorsqu’on veut rouler en moto plus loin que le bar du coin !


Les vrais passionnés de la route et de la conduite de leur moto sur de longues distances ou à une vitesse élevée ont besoin que celle-ci réagisse convenablement et leur procure la confiance nécessaire pour aller s’amuser  à fond de train et aussi loin qu’ils le désirent. Certains modèles en particulier offrent les particularités de base nécessaires pour ce genre de conduite. Il s’agit du FXR et plus récemment, du Dyna. En effet, le FXR d’Harley-Davidson, qui a été conçu à la base pour faire concurrence aux motos japonaises qui étaient plus performantes et moins dispendieuses à ce moment-là. L’objectif était alors de redorer le blason de Harley en concevant un modèle plaisant à manœuvrer et pas simplement pour rouler en ligne droite. C’est donc grâce à l’ingénierie d’Erik Buell amalgamée à différentes pièces de Sportster et de modèles plus gros comme le FL que le FXR est né au début des années 80, d’où son nom FXR (F=Big Twin, X=Sportster, R=Rubber Engine Mounts). Le FXR a tout de suite été adopté par les membres des différents clubs de motocyclistes qui trouvaient leur compte avec cette moto beaucoup plus dynamique, fiable et stable. Ils pouvaient la conduire dans des endroits plus restreints, par exemple dans des conditions de circulation dense. De plus, la moto ne vibrait plus à vitesse élevée. Par la suite, le Dyna a été créé avec les mêmes objectifs que le FXR, soit d’offrir une moto plus grosse, mieux équilibrée et plus puissante que le Sportster. Les adeptes de performance ont adopté cette nouvelle famille de motos Harley-Davidson aux attributs de base d’une grande qualité et leur offrant la possibilité de les améliorer de manière simple et efficace.



Pour mieux comprendre l’intérêt que suscitent ces modèles, il faut remonter à la source. À l’époque, plusieurs clubs de la côte Ouest dont le mode de vie était anticonformiste avaient besoin d’un mode de transport qui leur permettrait de quitter un lieu en vitesse ! En plus, le FXR était parfait pour la conduite sur les collines abruptes de Frisco en Californie. Le style a ensuite été repris par une nouvelle génération qui avait adopté la même devise de conduite, soit « Ride it like you stole it » (Conduis-la comme si tu l’avais volée). Il s’agit de jeunes qui ont eu la piqûre de la moto grâce à la motocross, des jeunes donc  habitués à avoir la poignée au fond. Le Dyna et FXR étaient donc les modèles les plus semblables pour la sensation et la position de conduite. La preuve est que la première modification apportée sur leurs FX était l’ajout de poignées de motocross (Pro-Taper, Renthal ou de type « tracker bars ») qui leur permettaient de mieux contrôler leurs machines. Ils y ajoutaient aussi un carénage qui servait d’écran contre le vent au niveau du thorax, ce qui réduisait considérablement l’effet parachute. De plus, cela leur permettait d’atteindre des vitesses plus élevées sans en ressentir les effets. Une autre modification apportée était l’élévation de la suspension arrière pour avoir une plus grande marge de manœuvre lors de virages serrés (ground clearance). Plusieurs décidaient aussi de changer la mythique courroie d’Harley-Davidson pour une chaîne, ce qui générait une réponse plus rapide ainsi qu’une résistance et une fiabilité plus élevées lors des départs rapides. Tous ces changements semblent être totalement à l’opposé de ceux apportés sur la majorité des autres Harley, sur lesquelles on installe des poignées massives et hautes, rabaisse la suspension et procède au retrait de la courroie, comme pour faire un pied de nez à l’histoire de la « Motor Compagny », maintenant centenaire. Cependant, peu se souviennent que tous les anciens modèles étaient à chaîne et que l’important pour qui souhait avoir une moto, que ce soit une Harley-Davidson ou non, est de la doter d’une personnalité en fonction de ses critères et de ses préférences. En résumé, les amateurs des FXR et Dyna préfèrent avoir une machine performante et plaisante à conduire que simplement une moto tape-à-l’œil.


Les adeptes de ce style voient donc la moto avant tout comme un objet de plaisance et non de luxure. Leur l’objectif premier est de rouler et s’amuser sur les routes en conduisant une machine en laquelle ils ont pleine confiance. Il ne s’agit pas d’avoir une Harley pour faire valoir sa réussite sociale ni comme bibelot de garage.

Remerciements à Taylor Schultz de SchultzDesignz ainsi qu’à Justin George, Wisut Thamviritkul et Phil Bernard pour les photos.

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